Théo Malçok

Doctorant.e

DoctorantInstitution de rattachement principal :

Discipline : Sociologie

Institution(s) de rattachement : EHESS

Coordonnées professionnelles

theo.malcok[at]ehess.fr

Formé en anthropologie à l'université de Nanterre et en turcologie à l'INALCO. A obtenu son master de « Sciences sociales des religions » co-dirigé par l'EHESS et l'EPHE. Depuis 2019, est doctorant contractuel à l'EHESS (LabEx Tepsis) en sociologie, rattaché au CETOBaC, sous la direction de Nathalie Clayer (CETOBaC, EHESS, CNRS) et Patrick Michel (Centre Maurice Halbwachs, EHESS, CNRS).

Sa thèse s’intitule (provisoirement) « Craintes, espoirs et désillusions des sans-Dieu dans la Nouvelle Turquie. Sociologie compréhensive d’une lutte pour la reconnaissance et de ses épreuves ». Sur la base d’une enquête de terrain approfondie auprès de l’Association de l’Athéisme (Ateizm Derneği), de ses soutiens, de ses publics et de ses adversaires, elle vise à comprendre comment et pourquoi la double reconnaissance morale et objective des sensibilités “athées” est devenue un enjeu de mobilisations en Turquie contemporaine. La cause athéiste, qui émerge dans les années 80 et se poursuit jusqu’à nos jours, se déploie dans un premier temps en réponse à la crainte ressentie par d’anciens militants politisés à gauche d’une marginalisation croissante de leurs semblables en raison de leur convictions athées qu’il s’agit de démarginaliser en leur fournissant un soutien juridique et des espaces de (re)socialisation. Dans un deuxième temps, l’intensification du débat public relatif à l’abandon de l’islam d’une part et de la recherche qualitative et quantitative au sujet de la croissance présupposée de l’incrédulité dans les sociétés musulmanes produit des effets de réalité et crée un contexte favorable à l’émergence, chez les sympathisants de la cause athéiste, d’un horizon d’attente, caractérisé par l’espoir d’un avenir sans religion, qui crédibilise l’existence potentielle de ‘clusters’ d’athées en devenir ciblés par de nouvelles campagnes de sensibilisation à la cause athéiste. A cela s’ajoute dernièrement les multiples désillusions naissant des épreuves externes et internes que doivent surmonter les militants pour faire tenir ce que de nombreux observateurs qualifient de cause perdue. L’engagement en apparence énigmatique dans la cause athéiste se comprend par l’accréditation symbolique qu’elle fournit à ses sympathisants au nom de la restauration d’une commune identité lésée. La reconnaissance visée par la lutte ne provient pas d’un tiers mais s’origine dans la lutte elle-même et de la culture qui en découle. Celle-ci s’acquiert à travers un ensemble d’activités visant à désambigüiser le rapport à soi-même (à travers l’apostasie) et aux autres (à travers l’anathème) qui, combinées, contribuent à façonner des sensibilités athéistes reconnaissables mais pas nécessairement reconnues au-delà des groupes socialisés à cette culture singulière.

Trained in anthropology at Nanterre University and in turcology at the INALCO. Obtained his master degree in “Religious Studies and Social Sciences” taught by both the EHESS and the EPHE. Since 2019, works as a contractual PhD student in sociology within the EHESS (LabEx Tepsis), in the CETOBaC, under the direction of Nathalie Clayer (CETOBaC, EHESS, CNRS) and Patrick Michel (Centre Maurice Halbwachs, EHESS, CNRS).

His dissertation is provisionally entitled “Fears, hopes and disenchantment of the Godless in New Turkey. A comprehensive sociology of a struggle for recognition and its tribulations.” Based on in-depth fieldwork within the Association of Atheism (Ateizm Derneği), its supporters, publics and opponents, it aims to understand how and why the dual moral and objective recognition of "atheist" sensibilities has become a stake for mobilization in contemporary Turkey. The atheist cause, which emerged from the 1980s onwards, was initially developed by former left-wing activists who feared the growing marginalization of their peers, because of their alleged atheist convictions, which they sought to demarginalize by providing them with legal support and spaces for (re)socialization. The intensification of public debate and research on the presumed upsurge of disbelief in Muslim societies has secondly created a Fertile ground for the development, among supporters of the atheist cause, of a horizon of expectation, characterized by the hope of a future without religion, which substantiates the potential existence of clusters of aspiring atheists targeted by new awareness-raising campaigns for the atheist cause. However, multiple disillusions arise from the external and internal challenges that activists have to overcome in order to keep alive what many observers describe as a lost cause. The seemingly enigmatic dedication to the atheist cause is rooted in the symbolic accreditation it provides to its supporters in the name of the restoration a common damaged identity. The recognition intended by the struggle does not come from a third party but originates within the struggle itself and in the culture that stems from it. This culture is acquired through a series of activities seeking to disambiguate one’s relationship with themself (through apostasy) and with others (through anathema); which ultimately contribute to shaping atheist sensibilities that are recognizable but not necessarily recognized beyond groups that have embraced this distinctive culture.

Intérêts de recherche

  • Sociologie politique de la Turquie contemporaine
  • Non-religion et athéisme dans les sociétés musulmanes
  • Sociologie pragmatique
  • Sociologie de l’engagement militant

Enseignements

(2023) « Introduction à la statistique en sociologie », travaux dirigés, L2, Université Gustave Eiffel, Champs-sur-Marne

(2023) « Introduction à quelques grands thèmes de la sociologie classique », travaux dirigés, L1, Université Gustave Eiffel, Champs-sur-Marne.

(2022) « Enquêter en sociologie », travaux dirigés, L1, Université Gustave Eiffel, Champs-sur-Marne.

(2020-2024) Codirection du Séminaire d’itinéraires et de débats en études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (EHESS).

Publication

« Enquêter sur la reconnaissance des sensibilités athées en Turquie contemporaine ». European Journal of Turkish Studies, 21 juin 2022. https://journals.openedition.org/ejts/7313.

Valorisation de la recherche

(Avec Armand Aupiais) « Athéisme et Évangélisme en Turquie : Deux réponses à l’assignation confessionnelle majoritaire », Cahier des UMIFRE n°8

Communications

(Septembre 2023) « When does counting atheists count in Turkey ? », communication prévue pour un colloque organisé par Necati Mert Gümüş et moi-même intitulé « Arguing with Numbers. Quantification and its socio-political implications in contemporary Turkey » à l’Institut Français d’Etudes Anatoliennes (IFEA) d’Istanbul, co-financé par l’IFEA, le CETOBaC et l’IISMM. DOI : 10.13140/RG.2.2.29905.61284/1

(Septembre 2023) « ‘Godless imams’ : the politics of anathema (tekfir) and apostasy (irtidad) in New Turkey », communication prévue pour la 4e convention européenne sur les études turques, ottomanes et turciques (‘Turkolongentag 2023’) à Vienne, Autriche.

(Juillet 2023) « De l’Union Démocratique Radicale (Radikal Demokratik Birlik) à l’Association de l’Athéisme (Ateizm Derneği) : dis/continuités de l’opposition athée en Turquie », communication prévue pour l’atelier « Questionner les reconfigurations des ‘oppositions’ en Turquie urbaine » organisé par Necati Mert Gümüş et moi-même, 5e congrès du GIS Moyen-Orient et Mondes Musulmans, Université de Lyon.

(Juin 2023) « ‘Clouds of suspicion’ : anathema (tekfir) and its political uses in New Turkey », communication prévue pour un colloque organisé par Dilek Sarmis et Aude Aylin de Tapia intitulé « Etudes turques et islamologies : épistémologies croisées, épistémologies captives », deuxième rencontre scientifique du programme de recherche DIslaTurk, financé par le GECT Eucor-le campus européen, Université de Strasbourg.

(Juin 2022) « Hasan Aydın, 51, Former Theologian, (Ex-)Muslim, Philosopher, and Humanist » dans le cadre d’une journée d’étude organisée par Dilek Sarmis et Aude Aylin de Tapia pour le programme de recherches DIslaTurk, financé par le GECT Eucor-le campus européen, Université de Strasbourg.

(Avril 2022) « La carte nationale d’identité turque comme ressource publique d’apostasie », dans le cadre des Rencontres du CETOBaC avec l’Ecole française d’Athènes, Campus Condorcet, Aubervilliers.

(Janvier 2022) « Étrange athéisme / athéisme étranger ? Continuités et discontinuités sémantiques et pragmatiques de la figure de l'athée (ateist) dans les mouvements islamistes de Turquie au prisme des archives du Projet des Revues İslamistes (İslamcı Dergiler Projesi) » dans le cadre de la journée d’étude sur « la notion d’étranger dans les études sur la Turquie » organisée par le groupe de recherche AYAK à l’université Bahçeşehir (Istanbul).

(Juin 2021) « Atatürk était-il athée ? Des usages de l'héritage politique, idéologique et culturel du laiklik au sein de l'Association de l'Athéisme (Ateizm Derneği) » dans le cadre de l’atelier « Questionner l'expérience turque du sécularisme, du XIXe siècle ottoman à l'AKP d'Erdoğan », 4e Congrès du GIS Moyen-Orient et Mondes Musulmans (en ligne).

(Mai 2021) « Who are Turkey's atheists and how to count them ? Uses and limits of statistical reasoning in the study of non-belief, irreligion, and apostasy » dans le cadre du “Young Researcher International Workshop” co-organisé par le LabEx Tepsis et l’Université de Chicago (en ligne).

(Octobre 2019) « Investigate Non-religious Sensibilities in Istanbul Nowadays. An Insight Through the Lens of Five Encounter Itineraries », dans le cadre du colloque « Deism, Atheism, and Non-belief in Turkey » organisé par l'Orient-Institut Istanbul et Philipps Universität (Marburg) à l'Orient-Institut Istanbul.

(Février 2019) « Être münafık à Istanbul aujourd'hui », dans le cadre de la Journée Jeunes Chercheurs organisée par le séminaire « d’anthropologie comparative des sociétés et cultures musulmanes » (EHESS) au Collège de France.

Autres activités scientifiques

(28-29 sept. 2023) Co-organisation d’un colloque sur les « implications socio-politiques de la quantification en Turquie contemporaine » avec Necati Mert Gümüş à l’Institut Français d’Etudes Anatoliennes (IFEA) d’Istanbul, co-financé par l’IFEA, le CETOBaC et l’IISMM. DOI : 10.13140/RG.2.2.29905.61284/1

(11-13 juillet 2023) Co-organisation d’un atelier intitulé « Questionner les reconfigurations des ‘oppositions’ en Turquie urbaine » avec Necati Mert Gümüş dans le cadre du 5e congrès du GIS Moyen-Orient et Mondes Musulmans, Université de Lyon.

(Sept.-déc. 2022) Non-degree Visiting Student à l’Université de Chicago sous la direction de Jenny Trinitapoli, Department of Sociology, Center for International Social Science Research (CISSR).

(Depuis 2022) Membre du programme de recherche DIslaTurk, financé par le GECT Eucor-le campus européen, dirigé par Dilek Sarmis et Aylin de Tapia.

(29-30 nov. 2021) Co-organisation d’un atelier doctoral avec Samuel Verley (EPHE, GSRL-CETOBaC) : « Des impensés de l’islam turc : méthodes et perspectives de recherche » / « Unthought Perspectives in the Study of Turkish Islam : Methodology and Research Prospects », Campus Condorcet, financé par le CETOBaC.