Charlotte Watelet

Chercheur.e associé.e

DocteureInstitution de rattachement principal :

Coordonnées professionnelles

charlottewatelet[at]gmail.com

Charlotte Watelet est diplômée d’un master en Études Politiques à l’EHESS pour lequel elle a soutenu un mémoire sous la direction d’Hamit Bozarslan et docteure en anthropologie sociale et en ethnologie.
Sa thèse, intitulée « Se (re)construire dans l’éphémère. Ethnographie d’un encampement au Kurdistan d’Irak » et dirigée par Hamit Bozarslan et Riccardo Ciavolella, a été soutenue le 13 octobre 2022 devant un jury composé d’Isabelle Rivoal (CNRS), Roberto Beneduce (Université de Turin), Nicolas Puig (IRD) et Cécile Boëx (EHESS).

Charlotte Watelet holds a master's degree in Political Studies from EHESS, for which she defended a thesis under the direction of Hamit Bozarslan, and a doctorate in social anthropology and ethnology.
Her thesis, entitled "
Start over in the ephemeral. Ethnography of an Iraki Kurdistan encampment" and directed by Hamit Bozarslan and Riccardo Ciavolella, was defended on October 13, 2022 before a jury composed of Isabelle Rivoal (CNRS), Roberto Beneduce (University of Turin), Nicolas Puig (IRD) and Cécile Boëx (EHESS).

Résumé de thèse

Au carrefour de l’anthropologie et de l’histoire, cette thèse analyse l’évolution conjointe d’un camp humanitaire – dans ses différentes phases de construction – et de l’expérience qu’en font ses habitants, venus se réfugier au Kurdistan irakien après avoir fui la guerre en Syrie. À partir d’un terrain immersif mené par intermittence entre 2014 et 2019, la thèse se présente comme la monographie d’un camp, et plus particulièrement d’un encampement, c’est-à-dire du processus par lequel un espace de vie provisoire s’établit dans la durée et au sein duquel ses habitants, malgré l’incertitude, parviennent à s’implanter. Dynamique, cette anthropologie – qui n’est donc plus celle d’un lieu ni d’une population mais d’une trajectoire commune – décrit une succession d’épreuves, relatives aux différentes étapes observées dans la structuration et dans l’expérimentation du camp. La première, celle de l’installation, montre le camp comme un espace ouvert et détecte l’émergence d’une relation entre la société d’accueil, kurde irakienne, et la population exilée, kurde syrienne, cet exil offrant la possibilité de retrouvailles entre ces deux communautés séparées par l’histoire. La seconde, de fermeture, présente un phénomène d’extraterritorialisation, entraîné par les manœuvres combinées des organismes humanitaires et des partis politiques locaux. Déterminante, cette étape emmène l’ethnographie sur le terrain de l’histoire : ainsi séparés du monde ordinaire, les résidents du camp se retrouvent pris dans un face-à-face avec le passé, coincés dans cet espace liminaire où se rejouent des situations historiques, et dévoile l’expérience d’une violence continue. La thèse observe la manière dont l’incertitude, du fait de sa dimension transhistorique, s’impose comme condition existentielle, et analyse l’encampement comme un volet complexe et singulier de cette expérience commune, menant irrémédiablement vers la question de l’effondrement et de la refondation.

Abstract of thesis

At the crossroads of anthropology and history, this thesis analyzes the joint evolution of a humanitarian camp – during its different phases of construction – and the experience of its inhabitants, who came to Iraqi Kurdistan as refugees after fleeing the civil war in Syria. Based on an immersive fieldwork conducted intermittently between 2014 and 2019, the thesis is presented as a monograph of a camp, and more specifically of encampment, that is to say the process by which a temporary living space is established over time and within which its inhabitants, despite the uncertainty, manage to settle. This dynamic anthropology - which is no longer that of a place or a population but of a common trajectory - describes a succession of trials, relating to the different stages observed in the structuring and experiencing of the camp. The first step of encampement – named the installation – shows the camp as an open space and detects the rise of a relationship between the host society, Iraqi Kurdish, and the exiled population, Syrian Kurdish – this exile offering these two communities separated by history the opportunity to come together. The second one – the closure – presents a phenomenon of extraterritorialization, brought about by the combined maneuvers of humanitarian organizations and local political parties. This stage is decisive and takes the ethnography to the field of history: thus separated from the ordinary world, the residents of the camp are caught in a face-to-face with the past, trapped in this liminal space where historical situations are replayed and the experience of ongoing violence is revealed. The thesis observes how uncertainty, because of its transhistorical dimension, imposes itself as an existential condition. It analyzes the process of encampment as an experience of disaster ad as struggle to survive, in existential terms.

Domaine et axes de recherche / Scientific interests

Exil, anthropologie de la vulnérabilité, anthropologie de la violence, crise syrienne, histoire kurde contemporaine, mémoire, ethnopsychiatrie

Exile, anthropology of vulnerability, anthropology of violence, syrian crisis, contemporary kurdish history, memory, ethnopsychiatry

Enseignement / Teaching courses

Chargée du séminaire « Atelier de méthodologie et de recherche de terrain » de l’EHESS,2017-2018, Paris.

Tutorats auprès des étudiants de master des mentions Etudes Politiques et Territoires, espaces et sociétés de l’EHESS, 2018-2019.

In charge of the seminar "Methodology and field research workshop" at EHESS,2017-2018, Paris.

Tutorials with master students of the Political Studies and Territories, Spaces and Societies majors at EHESS, 2018-2019.

Publications

« Le camp ou la reproduction de l’histoire. Une ethnographie de l’encampement au Kurdistan d’Irak » dans Cahier d'histoire immédiate, numéro spécial « Crise syrienne & question kurde », vol. 56, pp. 36-52, 2021.

« L’exil : un enjeu politique. Le cas des réfugiés kurdes syriens au Kurdistan irakien », Les Carnets de l’Ifpo, mars 2016.

Activités scientifiques

Membre du comité de rédaction des Carnets d’études politiques.
https://carnetudpo.hypotheses.org/

Organisation de la journée d’étude « Autour des frontières » de la mention Etudes Politiques de l’EHESS, mars 2018, Paris.

Colloques et journées d’études

« La vulnérabilité comme devenir politique : l’expérience des Kurdes syriens du camp de Qushtapa », Colloque « Mondes en crise/Sujets émergents : l’anthropologie politique au XXIème siècle », EHESS (LAP), Paris, à venir : 7 juin 2023.

« L’exil ou le retour de l’histoire », Journées d’études « Exil et politique : l’espace-temps de la politisation en exil », Université de Poitiers (ANR PACE/Migrinter), 9 et 10 juin 2022.

« Kurdes among Kurdes. An ethnography of a refugees camp », Colloque « International Kurdish Studies Conference », Middlesex University, Londres, 25 juin 2019.

« Live in a spatial enclosure. Acts of resistance and evasion in Syrian refugees camp in Iraq », « Serbest Kurdish Studies Conference », Nothwestern University, Evanston-Chicago, 7-8 juin 2019.

« Des Kurdes parmi les Kurdes. Ethnographie d’un camp de réfugiés », Journée d’étude « Rencontres du CETOBaC et de l’INALCO : les espaces de la migration », Inalco, Paris, 5 avril 2019.

« Syrian kurdish exile in Iraqi Kurdistan », « Kurdish Migration Conference », Middlesex University, Londres, mai 2016.

Présentations dans des séminaires

« Ethnographier un camp de réfugiés syriens au Kurdistan d'Irak. Réflexions de terrain », Séminaire « Moyen-Orient/Mondes Arabes », Université de Nanterreà venir : 24 mai 2023.

« Effectuer un terrain en contexte de vulnérabilité extrême : réflexion méthodologique et épistémologique », Séminaire « Atelier méthodologique de sciences politiques », EHESS, Paris, 20 mars 2018.

« Le carnet de terrain : catalyseur des ambiguïtés du travail anthropologique », Séminaire « Construire la critique du développement : objets, idées, terrains », EHESS, Paris, 30 janvier 2018.

« Penser la recherche, vivre la recherche. Un retour réflexif », Séminaire de méthodologie, Institut Français de Géopolitique (IFG), 17 février 2016.

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