Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Une histoire conceptuelle de la crise. Ecrits anthropologiques et politiques de l'Empire Ottoman tardif (1908-1914)

Omer Koksal

Résumé

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À partir des oeuvres de Filibeli Aḥmed Ḥilmī (1863-1914), Tevfīḳ Fikret (1867-1915), Meḥmed ʿĀkif (1873-1936) et Celāl Nūrī (1882-1938), la recherche entreprise ici a pour enjeu de s’interroger sur ce que la perspective de l’histoire des concepts (Begriffsgeschichte) apporte à l’histoire des pensées réformistes de l’Empire ottoman tardif. Se proposant également de contribuer à la compréhension de la Begriffsgeschichte, telle qu’elle est pratiquée par Reinhart Koselleck, à l’égard de son volet herméneutique relativement moins étudié, l’étude procure plusieurs lectures en diptyque en traversant l’oeuvre de Georg F. W. Hegel, Friedrich Schleiermacher, Quentin Skinner et Clifford Geertz, atteignant ainsi sa propre méthodologie. Le travail ambitionne de décrypter « l’anthropologie implicite » dont la conception de  l’être humain développé par ces penseurs est porteuse. L’étude se concentre ainsi sur les concepts d’humanité (insānīyet – beşerīyet – ādemīyet) ainsi que de civilisation et de douceur (medenīyet – teḫẕīb-i aḫlāḳ – ḥilm) dont l’histoire remonte jusqu’au monde grec ancien en passant par la philosophie arabe médiévale, sans pour autant perdre de vue le dialogue constant avec les productions intellectuelles contemporaines européennes. Ces concepts comportant par ailleurs des aspects temporels notamment condensés dans le concept de progrès et de crise, le travail se concentre sur ces concepts dans la langue turque ottomane (teraḳḳī – inḥiṭāṭ – tedennī – buḥrān – helāk) en regard des analyses de Koselleck sur les notions similaires développées par les philosophes des Lumières. En outre, les concepts de doute (ẓann, reyb, şübhe) font partie de débats sur l’avenir de l’empire ainsi que de l’humanité. Enfin, les concepts relatifs à l’empire et l’impérialisme (mülk – cihān-gīrlik) importent pour comprendre la distance entre la réalité qui les entoure et leurs aspirations existentielles. De là émerge un nouveau récit appuyé sur la théorie de la pluralité des temps historiques qui défie les récits linéaires asservis aux événements politiques.

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Jury

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  • M. Marc Aymes (Directeur de thèse), EHESS
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  • M. Henning Sievert (Directeur de thèse), Université d’Heidelberg
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  • M. Jean-Baptiste Brenet, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne
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  • Mme Catherine Mayeur-Jaouen, Sorbonne Université
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  • M. Laurent Mignon, University of Oxford
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  • M. Maurus Reinkowski, Universität Basel
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  • Mme Dilek Sarmis, Université de Strasbourg
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