Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

A generational analysis of the social reproduction and legitimacy of political violence in the Basque and Kurdish cases

Résumé

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Cette étude porte sur la reproduction sociale et la légitimité de la violence politique à travers trois générations successives de conflits basques et kurdes de longue durée en Espagne et en Turquie. Les phénomènes de renouveau ethnique et de radicalisation de mouvements ethno-nationaux résultant d'une fracture générationnelle sont abordés à partir d'une approche fondée sur l'analyse des cohortes. L'étude offre dans une première partie un aperçu historique des effets de période et de cohorte dans l'émergence et le développement d'organisations non étatiques (ETA et PKK) qui recourent à la violence politique comme nouveau style de génération. Dans une autre partie, une analyse longitudinale basée sur la technique du récit de vie, à partir de données qualitatives collectées au Pays basque et au Kurdistan, est appliquée à trois générations successives sélectionnées sur la base d'événements politiques de grande envergure ayant des retombées sociales significatives dans les sociétés basque et kurde. Cette catégorisation, qui utilise la génération comme métrique sociale, couvre une longue période, qui démarre au début des années 1970 et se poursuit jusqu'aux années 2000. A partir des données obtenues par une approche de parcours de vie portant sur la période antérieure à l'activisme et à la socialisation politique des membres des mouvements autoproclamés de libération basque et kurde, cette analyse montre comment les processus de socialisation primaire et secondaire influent sur l'engagement militant et la reproduction d'une vérité de groupe qui justifie l'utilisation des armes à chaque période. Les transformations qu'ont connues au cours de cette longue période des variables clés telles que la violence physique et symbolique exercée par l'État, la tolérance du régime envers les minorités nationales et l'accès à des mécanismes politiques permettant d'exprimer des revendications ethno-nationales par des répertoires d'action non violente impactent aussi la légitimité sociale accordée aux organisations non étatiques qui ont recours à des répertoires d'action violente à des fins politiques. Les variations du niveau de soutien populaire à l'ETA et au PKK, en tant qu'acteurs d'avant-garde des mouvements de libération basque et kurde, par leurs sociétés respectives, sont mesurées à partir des données quantitatives qui dressent un tableau diamétralement opposé depuis le début des années 1990. Ces variations jouent un rôle décisif dans la trajectoire politico-militaire que suivent les deux organisations ultérieurement.

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Jury

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  • M. Hamit Bozarslan (Directeur de thèse), EHESS
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  • M. Benjamin Tejerina Montana (Directeur de thèse), Universidad del Pais Vasco
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  • M. Antimo Luigi Farro, Sapienza Universita di Roma
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  • Mme Caroline Guibet Lafaye, CNRS
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  • M. Pedro Ibarra Güell, Universidad del Pais Vasco
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  • Mme Aysen Uysal, Institut d’études politiques de Paris
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  • M. Michel Wieviorka, EHESS
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  • M. Mesut Yegen, Istanbul Sehir Universitesi
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