Empire ottoman

Responsable : Işık Tamdogan

Membres : Marc AYMES, Rachida CHIH, Nathalie CLAYER, Edhem ELDEM, Frédéric HITZEL, Hayri Gökşin ÖZKORAY, Dilek SARMIS, Işık TAMDOGAN, Nicolas VATIN

Associés : Emmanuel C. ANTOCHE, Yavuz AYKAN, Irène BELDICEANU, Elisabetta BORROMEO, Olivier BOUQUET, Matei CAZACU, Dilek DESAIVE, Maryta ESPERONNIER, François GEORGEON, Güneş IŞIKSEL, Erdal KAYNAR, Benjamin LELLOUCH, Noémi LEVY, Claudia RÖMER, Özge SAMANCI, Nikos SIGALAS, Marie-Carmen SMYRNELIS, Özgür TÜRESAY, Michael URSINUS

Doctorants : Ömer KÖKSAL, Antonis NASIS, Saadet ÖZEN, Meriç TANIK, Ece ZERMAN.
 

Élément fondateur de l’équipe, le champ des études ottomanes y tient une place déterminante, notamment en raison du rôle qu’ont joué les historiens ottomanistes dans la structuration de l’actuel CETOBaC :

— Au Collège de France de 1999 à 2013, Gilles Veinstein a œuvré au redéploiement de la bibliothèque d’études arabes, turques et islamiques ; celle-ci est aujourd’hui pérennisée, sous la direction de Nicolas Vatin, au sein de l’Institut des civilisations du Collège de France, et en étroite intelligence avec Edhem Eldem, tiulaire de la chaire internationale « Histoire turque et ottomane » du Collège de 2017 à 2022 ; sa politique d’acquisitions couvre plus particulièrement l’histoire ottomane des XIVe-XIXe siècles.

—  Au CNRS, François Georgeon fut l’artisan de la requalification de l’équipe en unité mixte de recherche (UMR) en 2002, qui consacra la dévolution de moyens scientifiques étendus à ses chercheurs. Enfin, Nathalie Clayer mit en œuvre la fusion des différentes composantes de l’UMR au sein de ce qui devint alors, en 2010, le CETOBaC.

Héritant de cette institutionnalisation progressive, les études ottomanes hébergées par le laboratoire sont marquées par trois influences : 

— l’attention consacrée à l’étude des documents d’archives, avec une approche philologique de pointe.

— un intérêt aigu pour la multiplicité des langues et des peuples composant le domaine ottoman.

— la mise en œuvre d’une « histoire par le bas ».

Les travaux d’histoire ottomane des chercheurs du Cetobac se placent dans la lignée de ce triple héritage, enrichissant ainsi les domaines de spécialité constitués au cours des années écoulées. Leurs auteurs s’attachent aussi bien à saisir les « Ottomans par eux-mêmes » qu’à offrir des pistes de recherches pour une histoire impériale comparée.

Langues, traductions et translittération de fonds d’archives
 

L’intérêt pour les langues et l’étude des documents d’archives est perpétué par N. Vatin et E. Borromeo. Leur travail sur les archives du baile de Venise, compte exploiter la présence de traductions en italien de documents ottomans pour évaluer la qualité de ces traductions et en comprendre les modalités et les buts.

Le travail envisagé par M. Ursinus et E. Kolovos sur les documents bilingues en turc et grec conservés dans les archives du monastère de Saint-Jean à Patmos devrait se révéler très éclairant sur les pratiques de la gouvernance locale, telle que pratiquée à Rhodes, et ses évolutions entre le XVIe et le XIXe siècle.

Le rôle de la traduction dans production et diffusion des savoirs est étudié par M. Aymes, dans ses travaux sur les « bureaux de traduction » ottomans au XIXe siècle.

Droit, État, institutions, pratiques du pouvoir
 

L’approche des institutions et de la justice (droit, État et communautés politiques) restera l’un des points forts de l’équipe. Cette continuité est attestée, en matière d’étude des institutions impériales et des relations État/société, par la publication à venir (préparée par E. Borromeo) du cours sur les « esclaves de la Porte » donné par Gilles Veinstein au Collège de France en 2008-2009.

La question du droit et de la justice est abordée à travers l’étude, non seulement des normes mais aussi des pratiques. I. Tamdoğan poursuivra avec Y. Aykan, ses recherches sur la justice ottomane et la question du rôle des « communautés politiques ».

H.G. Özkoray étudie les différents régimes de servitude dans l’Empire ottoman des XVIe-XVIIe siècles et notamment le statut des personnes et l’articulation entre main-d’œuvre servile et travail rémunéré.

Histoire sociale et culturelle, pluralité des communautés
 

Les déclinaisons du lien social sont de longue date un sujet de prédilection parmi les historiens ottomanistes du Cetobac. Maître d’œuvre de travaux sur les « sociabilités » dès les années 1990, F. Georgeon achève son ouvrage Boire en Terre d’islam et mène une recherche collective sur l’humour et le rire dans l’espace ottoman.

Dans la lignée des travaux précurseurs de Georgeon sur la « jeunesse » des Jeunes Turcs, A. Gilodi étudie les rapports de sociabilité transgénérationelle à Rhodes du début du XXe siècle.

M.-C. Smyrnelis poursuit ses travaux sur lesmobilités, l’identification et les jeux d’espace dans la Méditerranée du XIXe siècle en explorant des archives familiales et privées.

Concernant les communautés au sein de l’Empire ottoman, B. Lellouch explore le monde juif au moyen d’une recherche de longue haleine sur Ahmed Paşa et les juifs. Dans la même lignée, E. Borromeo continue à s’intéresser au statut ambigu des jésuites : sujets du sultan ottoman, du pape ou d’une puissance catholique ?

Enfin la question albanaise est l’un des aspects importants de la biographie de Şemseddîn Ṣâmî envisagée par N. Clayer.

La modernité ottomane (XIXe-XXe siècles)
 

La question de la modernité est abordée à travers plusieurs questions (histoire intellectuelle, vocabulaire du politique, circulation des idées), permettant une réflexion au-delà du domaine ottoman, par E. Kaynar, Ö. Türesay et B. Zeren.

F. Hitzel développe avec T. Muhidine une recherche sur l’histoire culturelle d’Istanbul sous l’occupation alliée (1918-1923), avec une remise en perspective des textes et images produits par des témoins et artistes d’origines et de cultures très diverses.

Les réflexions de N. Sigalas portent sur les concepts et la pratique du pouvoir, les violences de la guerre, l’autorité religieuse et les communautés.

E. Zerman poursuit ses travaux sur les ego-documents, qu’elle étend à l’ensemble des communautés, au-delà des seuls musulmans. Sa recherche tient compte des pratiques corporelles et des représentations du corps.

Projets communs
 

Le projet portant sur la sémantique historique ottomane ou la poursuite de l’atelier Les Ottomans par eux-mêmes, initiée par N. Vatin (2017-2018) constituent des points d’ancrage collectifs de ces recherches, tout en contribuant à rendre nos savoirs philologiques utiles à la culture historique de publics non spécialistes. À présent, E. Borromeo et N. Vatin se consacrent à la mise au point définitive du manuscrit (aux éditions Les Belles Lettres) réunissant les travaux effectués l’année précédente au sein de cet atelier, avec les conseils du comité de rédaction (M. Aymes, G. Işıksel, B. Lellouch). C’est H. G. Özkoray qui prendra le relais pour cet atelier, en organisant des séances de travail sur des documents relatifs à l’histoire des émotions.

Enseignements
 

Séminaire d’itinéraires et de débats en études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques : M. AYMES, E. BECAN, F. GIOMI, H. G. ÖZKORAY, S. BERGER, M. PAVLOVIC, A. ZEVACO, 1er, 3e et 5e mercredis du mois de 10h à 13h (salle AS1_24, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 7 novembre 2018 au 19 juin 2019.

Fêtes de la langue. Une enquête collective : M. AYMES, E. SZUREK, 1er, 3e et 5e mercredis du mois de 14h à 17h (salle BS1_05, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 17 octobre 2018 au 30 janvier 2019. 

Penser en plusieurs langues. Éditer des traductions en sciences humaines et sociales aujourd’hui : M. AYMES, F. HUMPHREYS MANTEROLA, A. MADELAIN, 1er jeudi du mois de 15h à 17h (forum de la bibliothèque de la FMSH, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 6 décembre 2018 au 6 juin 2019.

Sources ottomanes : premières lectures : Y. AYKAN, M. AYMES, E. BORROMEO, O. BOUQUET, H. G. ÖZKORAY, I. TAMDOĞAN, Ö. TÜRESAY, N. VATIN, 2e et 4vendredis du mois de 13h à 15h (salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 9 novembre 2018 au 22 février 2019.

Entre Orient, Occident et Islam. Art, archéologie et images : A. CAIOZZO, P. FAURE, F. HITZEL, G. SIDÉRIS, 1er et 3e jeudis du mois de 14h à 16h (IISMM, salle de réunion, 1er étage, 96 bd Raspail 75006 Paris) du 15 novembre 2018 au 16 mai 2019.

Initiation au turc moderne : Ö. TÜRESAY,à l’EPHE, lundi de 13h à 14h (Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris - salle H638 - Escalier U), à partir du 15 octobre 2018.

Études ottomanes, fin XVIIIe-début XXe siècle : Ö. TÜRESAY,à l’EPHE, lundi de 14h à 16h (Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris - salle H638 - Escalier U), à partir du 15 octobre 2018.

Initiation au turc ottoman : N. VATIN,à l’EPHE, jeudi de 9h à 10h (Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris - salle H638 - Escalier U), à partir du 18 octobre 2018.

Études ottomanes, XVe-XVIIIe siècles : N. VATIN,à l’EPHE, jeudi de 10h à 12h (Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris - salle H638 - Escalier U), à partir du 18 octobre 2018.

L’Empire ottoman et la Turquie face à l’Occident : E. Eldem,chaire internationale « Histoire turque et ottomane » du Collège de France, vendredi de 14h à 15h30 (Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris – amphithéâtre Marguerite de Navarre), du 11 janvier au 15 février 2019.