TRANSFAIRE

Matières à transfaire. Espaces-temps d’une globalisation (post-)ottomane
Programme de recherche financé par l'Agence nationale de la recherche (réf. ANR-12-GLOB-003)

Carnets de recherche en ligne : transfaire.hypotheses.org

À l’encontre des travaux qui analysent la mise en circulation de pratiques, d’instruments, de normes et de savoirs comme étape subséquente à leur production localisée, le projet Transfaire vise à étudier les instruments techniques et symboliques produits et reproduits par la circulation. Notre objectif est double. Il s’agit, d’une part, de proposer une nouvelle approche des connexions, concomitances et interdépendances dont les espaces (post-)ottomans ont pu être partie intégrante, à l‘encontre des analyses se bornant à penser les échanges en termes de diffusion et d’importation à sens unique ; et d’autre part, de dresser une chronologie révisée des modalités de gouvernance et d’extraversion de l’Empire et de la République, découplée des grandes césures qui ont marqué les histoires politiques locales ou régionales, en général considérées ipso factocomme valables pour l’ensemble de la vie politique.

À la problématique du « transfert », qui présume de domaines censément « propres » à chacune des régions concernées, notre questionnement substitue une approche des modalités du transfaire, attentive aux processus de traduction et de coproduction des vecteurs normatifs et matériels du politique. Il veut penser les interrelations afin que, sous couvert de « transfert », ne soit pas simplement reconduite la marqueterie de régions (géométriquement et chronométriquement) incommensurables.

Le projet Transfaire fait fond sur les résultats et les pistes ouvertes par le groupe de recherche Transtur (« Ordonner et transiger : modalités de gouvernement et d’administration en Turquie et dans l’Empire ottoman, du XIXesiècle à nos jours »), coordonné par Élise Massicard et financé par l’ANR entre 2008 et 2012 (plus d’informations ici). Il s’en distingue en portant une attention renouvelée aux phénomènes d’extraversion, de traduction et de transferts, dont la compréhension nécessite la mise en place d’une boîte à outils théorique et méthodologique, ainsi qu’un programme consacré, que les thèmes traités et les contraintes de temps rencontrées dans Transtur n’ont pas permis d’investir. Ainsi Transfaire vient-il pérenniser une dynamique de recherche déjà lancée, afin de faire émerger des percées théoriques généralisables et de produire du savoir à forte utilité sociale, dans une période de transformation des équilibres régionaux dans lesquels sont pris les pays de l’espace post-ottoman.

L’équipe de Transfaire regroupe 25 chercheurs et enseignants-chercheurs historiens, politistes, sociologues, anthropologues et géographes. Ses priorités se déploient selon 3 axes :

1) les matérialités de l’objectivation politique,

2) l’analyse des instruments normatifs de la décharge publique,

3) Epreuves et acteurs de la traduction.

L’organisation générale se structure autour de deux noyaux géographiques autour desquels gravitent les membres de l’équipe : l’un parisien, au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques, l’autre stambouliote, à l’Institut français d’études anatoliennes. Sur chacun des deux sites, un correspondant permanent, recruté sur un statut de chercheur post-doctorant, veille à l’organisation logistique et scientifique des activités de l’équipe. En concertation avec le coordinateur principaldu projet – Marc Aymes – les deux correspondants permanents – actuellement Ségolène Débarre et Benjamin Gourisse – assurent la synchronisation des activités des membres de l’équipe. Ils organisent les séminaires bimensuels, qui entretiennent la cohésion et l’échange au sein des groupes de travail, ainsi que les assemblées générales annuelles, au cours desquelles les difficultés rencontrées par chacun sont exposées, les travaux présentés, et les projets éditoriaux discutés.

La communication scientifique et la valorisation passeront par plusieurs dispositifs : deux journées d’études annuelles seront organisées, ainsi qu’un colloque international de présentation des travaux de l’équipe, à la fin de la troisième année du programme ;des collaborations seront nouées avec des membres du LabEx Tepsis (EHESS / Pres Hesam), dont le CETOBaC est partie prenante ; un site internet sera prochainement mis en place, au fur et à mesure que l’avancement des travaux permettra d’assurer la richesse de son contenu.